Le monde fait face à une augmentation préoccupante des maladies chroniques. Diabète, maladies cardio-neurovasculaires (infarctus, AVC), cancers, maladies respiratoires chroniques (asthme, bronchite chronique)… ces pathologies, autrefois associées au vieillissement, touchent désormais des populations de plus en plus jeunes.
En France, près d’une personne sur trois est concernée par une maladie chronique, et cette tendance est à la hausse. Cette augmentation s’explique par plusieurs facteurs, notamment le vieillissement de la population, la consommation de tabac, d’alcool, mais aussi l’évolution de nos modes de vie, avec notamment une alimentation souvent déséquilibrée et une sédentarité accrue.
L’Organisation Mondiale de la Santé estime que les maladies chroniques sont responsables de 71% des décès dans le monde, soulignant l’urgence d’agir pour enrayer cette épidémie silencieuse.
Un organisme fragilisé, plus vulnérable aux infections
Les maladies chroniques affaiblissent l’organisme et le rendent plus susceptible aux infections. Le système immunitaire, chargé de défendre l’organisme contre les agressions extérieures (virus, bactéries…), est perturbé par ces pathologies.
Par exemple, le diabète altère la fonction des globules blancs, cellules clés de l’immunité. De même, les maladies cardiovasculaires peuvent réduire l’apport en oxygène et en nutriments aux cellules immunitaires, diminuant leur efficacité. Ainsi, les personnes atteintes de maladies chroniques sont plus à risque de développer des complications en cas d’infection, comme une pneumonie suite à une grippe, ou des formes graves de Covid-19.
L’alimentation, un facteur déterminant
L’alimentation joue un rôle primordial dans le développement des maladies chroniques.
Une alimentation riche en graisses saturées (viandes grasses, charcuteries, produits laitiers entiers…), en sucres raffinés (sodas, confiseries, pâtisseries…) et en sel (sodium) favorise l’obésité, l’hypertension artérielle, le diabète de type 2 et certains cancers. Ces aliments contribuent à l’inflammation de bas grade, un état d’alerte permanent du système immunitaire qui, à long terme, endommage les cellules et les tissus.
De plus, une consommation insuffisante de fruits et légumes, sources d’antioxydants, expose l’organisme au stress oxydatif, responsable du vieillissement cellulaire et de l’apparition de maladies. A l’inverse, une alimentation riche en fruits, légumes, céréales complètes et légumineuses, apporte des fibres, des vitamines et des minéraux essentiels au bon fonctionnement de l’organisme et à la prévention des maladies chroniques.
Le microbiote intestinal, un acteur clé
Le microbiote intestinal, composé de milliards de bactéries, virus et champignons, joue un rôle fondamental dans la digestion, l’immunité et la santé en général. Un déséquilibre de cet écosystème, appelé dysbiose intestinale, peut favoriser l’inflammation de bas grade, l’obésité, le diabète de type 2, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et même certains troubles neurologiques.
L’alimentation influence directement la composition du microbiote. Une alimentation riche en fibres (fruits, légumes, céréales complètes) favorise la croissance de bactéries bénéfiques, productrices d’acides gras à chaîne courte qui ont des effets anti-inflammatoires et protecteurs. A l’inverse, une alimentation riche en graisses saturées et en sucres favorise le développement de bactéries pathogènes, contribuant à la dysbiose intestinale et à l’apparition de maladies.
Le vieillissement, un facteur aggravant
Avec l’âge, notre organisme devient naturellement plus vulnérable. Après 40 ans, les fonctions physiologiques déclinent progressivement : le système immunitaire s’affaiblit, le métabolisme ralentit, la masse musculaire diminue… Ce vieillissement physiologique augmente le risque de développer des maladies chroniques. Il est donc capital d’adopter un mode de vie sain pour « vieillir en bonne santé ».
Une alimentation équilibrée, riche en nutriments essentiels, permet de préserver les fonctions de l’organisme et de limiter les risques.
L’activité physique régulière contribue à maintenir la masse musculaire, la densité osseuse et la fonction cardiovasculaire.
Enfin, la gestion du stress, par des techniques de relaxation ou de méditation, permet de réduire l’inflammation et de préserver le système immunitaire.
Impact économique et social
Les maladies chroniques ont un impact considérable sur l’économie et la société. L’absentéisme au travail lié à ces maladies représente un coût important pour les entreprises, en termes de perte de productivité et de charges sociales.
En France, le coût annuel de l’absentéisme lié aux maladies chroniques est estimé à plusieurs milliards d’euros.
De plus, la prise en charge de ces maladies pèse lourdement sur le système de santé, avec des dépenses liées aux consultations médicales, aux hospitalisations, aux médicaments… Enfin, les maladies chroniques ont un impact social important, en limitant la participation des individus à la vie sociale et professionnelle, et en affectant leur qualité de vie.
Prévention et prise en charge
La prévention des maladies chroniques est un enjeu majeur de santé publique. Elle passe par l’adoption d’un mode de vie sain dès le plus jeune âge.
Une alimentation équilibrée, conforme aux recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS), est essentielle. Elle doit être riche en fruits et légumes (au moins 5 portions par jour), en céréales complètes, en légumineuses et en protéines maigres (poisson, volaille), et pauvre en graisses saturées, en sucres raffinés et en sel.
L’activité physique régulière, au moins 30 minutes par jour, est également indispensable. Elle peut prendre des formes variées : marche, vélo, natation, jardinage…
Enfin, la gestion du stress, par des techniques de relaxation, de méditation ou de yoga, contribue à préserver la santé physique et mentale.
En cas de maladie chronique, une prise en charge médicale adaptée est essentielle pour limiter les complications et améliorer la qualité de vie.