L’alimentation, un pilier de la santé face à la montée des maladies chroniques et à l’absentéisme
Le monde fait face à une augmentation préoccupante des maladies chroniques. Diabète de type 2, maladies cardio-neurovasculaires (infarctus, AVC), cancers, maladies respiratoires chroniques (asthme, bronchite chronique)… ces pathologies, autrefois associées au vieillissement, touchent désormais des populations de plus en plus jeunes. Dans le domaine du cancer, cette étude a montré un doublement de l’incidence des cancers chez les moins de 50 ans entre 1990 et 2019.
En France, près d’une personne sur trois est concernée par une maladie chronique, et cette tendance est à la hausse. Cette augmentation s’explique par plusieurs facteurs, notamment le vieillissement de la population, la consommation de tabac, d’alcool, mais aussi l’évolution de nos modes de vie, avec notamment une alimentation souvent déséquilibrée et une sédentarité accrue.
L’Organisation Mondiale de la Santé estime que les maladies chroniques sont responsables de 71% des décès dans le monde, soulignant l’urgence d’agir pour enrayer cette épidémie silencieuse.
Déjà en 2014, dans ce rapport, l’OMS alertait sur l’impossibilité future, pour les États (et par ricochet les entreprises et la société dans son ensemble) de supporter l’augmentation des coûts liés aux maladies chroniques.
Les maladies chroniques affaiblissent l’organisme et le rendent plus susceptible aux infections. Le système immunitaire, chargé de défendre l’organisme contre les agressions extérieures (virus, bactéries…), est perturbé par ces pathologies.
Par exemple, le diabète altère la fonction des globules blancs, cellules clés de l’immunité. De même, les maladies cardiovasculaires peuvent réduire l’apport en oxygène et en nutriments aux cellules immunitaires, diminuant leur efficacité. Ainsi, les personnes atteintes de maladies chroniques sont plus à risque de développer des complications en cas d’infection, comme une pneumonie suite à une grippe, ou des formes graves de Covid-19.
Ainsi, cette étude a mis en évidence l’impact significatif de l’obésité sur la gravité du COVID-19.
L’alimentation, un facteur déterminant
L’alimentation joue un rôle primordial dans le développement des maladies chroniques. Ce que nous mangeons influence directement notre santé, en impactant notre poids, notre tension artérielle, notre glycémie et même l’expression de nos gènes.
Les dangers d’une alimentation déséquilibrée :
Une alimentation riche en graisses saturées (viandes grasses, charcuteries, produits laitiers entiers…), en sucres raffinés (sodas, confiseries, pâtisseries…) et en sel (sodium) favorise l’apparition de nombreuses maladies chroniques, telles que :
L’obésité : L’excès de calories, notamment provenant des sucres et des graisses, entraîne un stockage des graisses dans l’organisme, augmentant le risque de surpoids et d’obésité.
L’hypertension artérielle : Une consommation excessive de sel augmente la pression artérielle, ce qui peut endommager les vaisseaux sanguins et augmenter le risque de maladies cardiovasculaires.
Le diabète de type 2 : L’excès de sucre et de graisses perturbe la régulation de la glycémie, augmentant le risque de diabète de type 2.
Certains cancers : Une alimentation riche en graisses saturées et en viandes transformées est associée à un risque accru de certains cancers, comme le cancer colorectal.
Ces aliments contribuent à l’inflammation de bas grade, un état d’alerte permanent du système immunitaire qui, à long terme, endommage les cellules et les tissus, favorisant l’apparition de maladies chroniques.
Les bienfaits d’une alimentation équilibrée :
À l’inverse, une alimentation riche en fruits, légumes, céréales complètes et légumineuses, apporte des fibres, des vitamines et des minéraux essentiels au bon fonctionnement de l’organisme et à la prévention des maladies chroniques. Ces aliments :
Favorisent la santé digestive : Les fibres stimulent le transit intestinal et contribuent à la santé du microbiote.
Protègent contre le stress oxydatif : Les fruits et légumes sont riches en antioxydants, qui neutralisent les radicaux libres responsables du vieillissement cellulaire et de l’apparition de maladies.
Régulent la glycémie : Les fibres ralentissent l’absorption du sucre dans le sang, contribuant à une meilleure régulation de la glycémie.
Maintiennent un poids sain : Les fibres procurent une sensation de satiété, ce qui aide à contrôler l’appétit et à maintenir un poids sain.
Le microbiote intestinal, composé de milliards de bactéries, virus et champignons, joue un rôle fondamental dans la digestion, l’immunité et la santé en général. Un déséquilibre de cet écosystème, appelé dysbiose intestinale, peut favoriser l’inflammation de bas grade, l’obésité, le diabète de type 2, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et même certains troubles neurologiques.
L’alimentation influence directement la composition du microbiote. Une alimentation riche en fibres (fruits, légumes, céréales complètes) favorise la croissance de bactéries bénéfiques, productrices d’acides gras à chaîne courte qui ont des effets anti-inflammatoires et protecteurs. A l’inverse, une alimentation riche en graisses saturées et en sucres favorise le développement de bactéries pathogènes, contribuant à la dysbiose intestinale et à l’apparition de maladies.
Le vieillissement, un facteur aggravant
Avec l’âge, notre organisme devient naturellement plus vulnérable. Après 40 ans, les fonctions physiologiques déclinent progressivement : le système immunitaire s’affaiblit, le métabolisme ralentit, la masse musculaire diminue… Ce vieillissement physiologique augmente le risque de développer des maladies chroniques. Il est donc capital d’adopter un mode de vie sain pour « vieillir en bonne santé ».
Une alimentation équilibrée, riche en nutriments essentiels, permet de préserver les fonctions de l’organisme et de limiter les risques.
L’activité physique régulière contribue à maintenir la masse musculaire, la densité osseuse et la fonction cardiovasculaire.
Enfin, la gestion du stress, par des techniques de relaxation ou de méditation, permet de réduire l’inflammation et de préserver le système immunitaire.
Impact économique et social
Les maladies chroniques ont un impact considérable sur l’économie et la société. L’absentéisme au travail lié à ces maladies représente un coût important pour les entreprises, en termes de perte de productivité et de charges sociales.
De plus, la prise en charge de ces maladies pèse lourdement sur le système de santé, avec des dépenses liées aux consultations médicales, aux hospitalisations, aux médicaments… Enfin, les maladies chroniques ont un impact social important, en limitant la participation des individus à la vie sociale et professionnelle, et en affectant leur qualité de vie.
Les maladies non transmissibles (MNT) sont l’un des grands défis du XXIè siècle dans le domaine de la santé et du développement, du point de vue des souffrances humaines qu’elles entraînent comme de leurs conséquences négatives sur le tissu socioéconomique des pays… Aucun gouvernement ne peut se permettre d’ignorer la charge croissante des MNT. En l’absence de mesures reposant sur des bases factuelles, les coûts humains, sociaux et économiques des MNT continueront d’augmenter et les pays, dépassés par leur ampleur, ne seront plus en mesure de combattre efficacement ces maladies. Rapport OMS 2014
Prévention et prise en charge des maladies chroniques
La prévention des maladies chroniques est un enjeu majeur de santé publique. Elle passe par l’adoption d’un mode de vie sain dès le plus jeune âge.
Une alimentation équilibrée, conforme aux recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS), est essentielle. Elle doit être riche en fruits et légumes (au moins 5 portions par jour), en céréales complètes, en légumineuses et en protéines maigres (poisson, volaille), et pauvre en graisses saturées, en sucres raffinés et en sel.
L’activité physique régulière, au moins 30 minutes par jour, est également indispensable. Elle peut prendre des formes variées : marche, vélo, natation, jardinage…
Enfin, la gestion du stress, par des techniques de relaxation, de méditation ou de yoga, contribue à préserver la santé physique et mentale.
En cas de maladie chronique diagnostiquée, une prise en charge médicale adaptée est essentielle pour traiter les symptômes, limiter les complications et améliorer la qualité de vie.
Face à la montée des maladies chroniques et à leur impact grandissant sur la santé publique, l’économie et la société, il est urgent d’agir. L’adoption d’un mode de vie sain, avec une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et une bonne gestion du stress, est un investissement essentiel pour préserver sa santé et prévenir ces pathologies.
Les entreprises ont un rôle majeur à jouer dans la promotion de la santé et du bien-être de leurs employés, en créant un environnement de travail favorable à l’adoption de saines habitudes de vie. En investissant dans la prévention, elles contribuent non seulement à la santé de leurs collaborateurs, mais aussi à leur performance et à la réussite de l’entreprise.
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